Jordan Quellec

Sujet : Étude des mécanismes de neuropathologie associée à l'infection par le virus de la Fièvre de la Vallée du Rift (FVR) : investigation des voies d'inflammation modulées lors de l'infection

De nombreux virus émergents à potentiel circulent de façon enzootique ou épizootique en Afrique et sont des fléaux qui se trouvent au cœur de flux importants d’hommes, d’animaux, et de produits d’origine animale. Ils sont à l’origine d’émergence et de dispersion des maladies infectieuses au niveau mondial. Il importe de travailler sur ces virus de manière intégrée et de façon multi-sectorielle (santé animale, médecine humaine, environnement).

Parmi ces virus, les arbovirus (arthropod-borne viruses) transmis par les moustiques tels que (Dengue, Chikungunya, fièvre de la vallée du Rift (FVR), Usutu, West Nile, Zika), sont, pour la plupart d’entre eux, responsables d’infections aiguës générant des syndromes grippaux, mais pouvant aussi dans certains cas engendrer des pathologies plus sévères, voire fatales, telles que des hémorragies, des lésions oculaires et des désordres neurologiques (encéphalites, méningites, méningo-encéphalites…)

Peu d’études s’intéressent à la compréhension et la caractérisation des mécanismes moléculaires et cellulaires associés à la sévérité de la maladie (en lien avec les différentes souches virales isolées des territoires touchés par la maladie).

Le modèle d’étude choisi est le virus de la FVR. Il appartient à la famille des Phenuiviridae et au genre Phlebovirus. Il affecte principalement les ruminants domestiques et provoque des épizooties sévères (avortement, mortalité de jeunes). L’homme peut être infecté par piqûre de moustiques ou par contact direct avec des produits issus d’animaux infectés (avortons, sécrétions, viande). L’infection par le virus de la FVR peut également avoir des conséquences sévères chez l’homme où des atteintes neurologiques, oculaires et hépatiques ont été rapportées. Les espèces de moustiques vectrices de la FVR sont nombreuses (une trentaine d’espèces démontrées compétentes en laboratoire) et sont, pour certaines d’entre elles déjà présentes dans le bassin Méditerranéen, telles que Culex (Culex) pipiens (Moutailler et al 2008), la maladie sévit sous forme de foyers épizootiques en Afrique de l’Ouest (Sénégal, Mauritanie) et elle circule au Maroc chez les chameaux (El Harrak et al, 2011).

 Les questions de recherche abordées sont :

(i)           la caractérisation des mécanismes moléculaires et cellulaires impliqués dans l’infection par le virus de la FVR, au niveau du système nerveux central et du système oculaire. L’objectif de l’étude est la comparaison de la virulence de différentes souches de terrain en élaborant une étude in vitro à partir de différents types cellulaires d’origine humaine : des astrocytes, des cellules endothéliales cérébrales primaires, mais aussi de neuroprécurseurs, cellules cibles dans la pathologie humaine et animale associée au virus de la FVR et de ses modèles de barrière hématoencéphalique (Cecchelli et al 2014) et d’épithélium rétinien pigmentaire (Simonin et al 2018). Les souches virales proviennent de territoires où la maladie sévit en Afrique de l'Ouest, en Mauritanie (2010 et 2014) et dans les territoires insulaires ultrapériphériques français (Mayotte, 2018-2019).

(ii)         l’investigation des mécanismes inflammatoires associés. La méthodologie utilisée sera, entre autres, le dosage de différentes cytokines inflammatoires par analyse transcriptomique (RT-qPCR) et protéique (ELISA).