Arrivée d’un nouveau stagiaire pour modéliser l’impact du Changement Climatique sur le Risque Vectoriel lié à la dengue dans l'océan Indien

Mamy Herimampionona RAJAONARIVONY, étudiant en Master 2 BEST-ALI de Université de La Réunion réalise son stage de recherche avec les UMRs TETIS et ASTRE basé à la Maison de la Télédétection (MTD) de Montpellier. L’objectif principal de son stage vise à modéliser l’impact du Changement Climatique sur le Risque Vectoriel lié à la dengue dans l'océan Indien.

Dans la continuité du projet MACATIA, les projets PRERISK_OI (Prévenir les Risques Infectieux dans l’océan Indien) financé par la région Réunion et l’Union Européenne ; et CC-RIO (Changements Climatiques et Risques Infectieux émergents dans l’Océan indien) financé par la Commission de l’océan Indien (COI) visent à explorer l'impact de différents scénarios des changements climatiques sur la dynamique de populations du moustique, Aedes albopictus, et ses conséquences sur les épidémies de dengue dans la région.

Les travaux récents menés à La Réunion à une échelle spatiale très fine (3 km x 3 km), associant des sorties de projections climatiques à haute résolution réalisées dans le cadre du projet BRIO (Building Resilience in the Indien Ocean) coordonné par Météo France Réunion à un modèle de prédiction des densités du moustique vecteur de la dengue Ae. albopictus (ARBOCARTO) développé par le Cirad, ont montré que les conditions climatiques et environnementales locales étaient un facteur déterminant pour l’impact du changement climatique sur l’abondance d’Ae. albopictus. Ainsi, deux zones proches de moins d’une dizaine de kilomètres n’ayant pas les mêmes conditions environnementales ou climatiques peuvent réagir de manière opposée en termes d’évolution des abondances vectorielles en réponse aux changements climatiques.

Ces travaux ont aussi montré l’influence conjointe des températures et des précipitations et les impacts positifs ou négatifs de ces variables sur l’abondance des vecteurs. Les précipitations, en diminution à l’horizon 2070-2100 à La Réunion, tendent à réduire la capacité de charge environnementale, proxy du potentiel de productivité larvaire, et, par conséquent, l’abondance d’Ae. albopictus dans les régions de basse altitude. Les températures, en augmentation à l’horizon 2070-2100, contribuent à la diminution des vecteurs dans les zones de basse altitude en augmentant les taux de mortalité chez les moustiques adultes. Néanmoins, les températures favorisent fortement l’expansion des vecteurs vers les zones de moyenne à haute altitude où l’abondance d’Ae. albopictus va augmenter au cours du 21ème siècle pour toutes les régions de l’île et tous les scénarios climatiques. Ces travaux menés à La Réunion montrent qu’il est indispensable de descendre à une échelle régionale et locale pour étudier de manière précise l’ensemble des impacts du changement climatique sur l’épidémiologie des maladies vectorielles. Intégré(e) au sein des projets de recherche PRERISK-OI et CC-RIO, le stagiaire M2 contribuera à l'analyse et à la modélisation des impacts du changement climatique sur les risques vectoriels liés à la dengue à La Réunion et à Maurice.

Dans ce contexte ce stage de recherche qui sera réalisé au sein des UMR TETIS et ASTRE basé à la Maison de la Télédétection (MTD) à Montpellier a pour objectifs 1) de contribuer à élaborer un modèle statistique afin d’analyser l'influence de l'occupation des sols, de la démographie et du climat sur la capacité de charge environnementale du moustique vecteur de la dengue Ae. albopictus (CCE) à La Réunion et 2) de réaliser des projections (2030-2100) à très haute résolution de l’impact des changements climatiques sur l’incidence de la dengue à La Réunion et à Maurice pour une partie historique et trois scénarios futurs.

Publiée : 08/04/2024