Le Groupement de Défense Sanitaire (GDS) de La Réunion, une association d'éleveurs créée en 1988, est reconnu Organisme à Vocation Sanitaire depuis juin 2012. Le GDS, en tant que repésentant des éleveurs, est un interlocuteur de l'Etat français et représente les éleveurs en matière d'amélioration et de protection sanitaire du cheptel réunionnais. Il existe 18 espèces de stomoxes dans le monde mais seulement deux d'entre elles se trouvent sur l'île de la Réunion : Stomoxys calcitrans et S. niger. Ce sont des mouches piqueuses hématophages diurnes et des vecteurs mécaniques de nombreux agents pathogènes à l'origine de maladies pour les bovins, comme l'anaplasmose (due à Anaplasma marginale). Malgré des moyens de lutte permettant de diminuer le nombre de stomoxes, les pertes économiques restent très importantes dans les filières bovines réunionnaises. Des techniques de prédiction du nombre de stomoxes en fonction de critères environnementaux tels que la température ou l'humidité pourraient contribuer à cibler les efforts de lutte contre ces ectoparasites.

La géomatique a été utilisée pour cartographier la distribution de la maladie et du vecteur mais aussi rechercher des modèles prédictifs. Pour cela, il a fallu rassembler des données environnementales, climatiques, entomologiques et épidémiologiques obtenues sur le terrain ou par télédétection puis les intégrer dans un Système d'Information Géographique (SIG). Nous avons tout d'abord essayé de caractériser la signature spectrale des lieux de pontes en utilisant une image satellite SPOT6 du catalogue de SEAS-OI. Ensuite, nous avons cartographié le risque de stomoxes à partir d'un comptage par captures et d'un sondage sérologique d'anaplasma afin de le modéliser à l'échelle régionale. Ces travaux ont été effectués avec les logicels QGIS 2.16.3 Nødebo et RStudio. Les résultats montrent que la signature spectrale des lieux de ponte des stomoxes ne diffère que très peu de la plupart des types d'occupation du sol. En revanche, les cartographies donnent une vision claire des lieux de prolifération des stomoxes ou des séroprévalence d'anaplasma. La modélisation, quant à elle, a permis d'obtenir une carte de population de stomoxes sur toute la région.