Résumé

L’île de La Réunion connaît régulièrement des foyers de « bavites », terme regroupant les symptômes cliniques correspondant à la maladie hémorragique épizootique (EHD) ou de la fièvre catarrhale ovine (FCO), maladies virales transmises par les Culicoides. Plusieurs sérotypes de ces deux virus circulent sur le territoire réunionnais et peuvent être responsables de pertes économiques ou de dégradations de l’état sanitaire du cheptel. A ce jour, seules 5 espèces de Culicoides sont présentes à La Réunion : Culicoides imicola,Culicoides bolitinos, Culicoides enderleini, Culicoides grahamii, et Culicoides kibatiensis. Parmi celles-ci, au moins les trois premières ont été décrites comme impliquées dans la transmission de virus aux ruminants et équidés. Au niveau de la région Océan Indien, une grande diversité d’espèces de Culicoides et de sérotypes de FCO et d’EHD ont été recensés. Dans ce contexte, il paraît important de mieux comprendre l’écologie des Culicoides à La Réunion et de surveiller l’introduction de nouvelles espèces depuis les territoires sources et pouvant être liés à la circulation des différents pathogènes afin d’anticiper des événements sanitaires et de proposer des outils de lutte ou de contrôle anti-vectoriels efficaces.

Ce travail de thèse contribuera à améliorer la compréhension de la dynamique et l’écologie des populations de Culicoides en milieu tropical. Plus précisément, les objectifs spécifiques seront de :

• Décrire et modéliser la dynamique des populations de Culicoides en fonction de déterminants météorologiques à partir d’un dispositif d’échantillonnage bimensuel distribué sur l’ensemble de l’île (11 sites),
• Caractériser et modéliser la distribution des 5 espèces de Culicoides présentes sur l'île ( échantillonnage dans 100 elevages répartis sur l'ile)

Ce travail de doctorat permettra d’apporter de nouvelles connaissances sur la biologie et l’écologie des Culicoides en milieu tropical, et de discuter à la lumière des résultats obtenus de mesures de protection ou de lutte antivectorielle à développer pour réduire l’impact des maladies transmises par les Culicoides à l’île de La Réunion.