Rianja Rakotoarivony

Sujet : Implications sanitaires et génétiques des interactions entre les potamochères, Potamochoerus larvatus et porcs domestiques dans la transmission des pathogènes, Madagascar

Résumé

Le potamochère, Potamochoerus larvatus est un artiodactyle de la famille des Suidés et de la sous-famille des Suinae. A Madagascar, il est l’unique espèce de Suidé et même d’Artiodactyle sauvage depuis l’extinction de la mégafaune (Hippopotamus spp.), sous les appellations vernaculaires « lambo », « lambodia », ou « lamboala ». Il est exogène à Madagascar et son introduction humaine depuis le continent Africain est donc relativement récente ; elle suppose un certain degré de domestication préalable.

Du côté sanitaire, plusieurs pathogènes peuvent être transmises par les suidés sauvages, la plupart d’entre elles sont des zoonoses : pestes porcines, brucellose, hépatite E, tuberculose, leptospirose, trichinellose, etc. La peste porcine africaine (PPA) fait partie de ces maladies et est l’une des plus sévères maladies transfrontalières des porcins.

La PPA ou African Swine Fever est une maladie infectieuse, contagieuse, hémorragique affectant les Suidés. Elle est due à un virus à Acide Désoxyribonucléique (ADN) très résistant, appartenant à la nouvelle famille des Asfarviridae et au genre monospécifique Asfivirus. Le virus de la PPA peut se transmettre à travers deux types de cycles distincts : un cycle domestique impliquant les porcs domestiques, mais aussi un cycle sylvatique où le virus de la PPA infecte les Suidés sauvages ainsi que les tiques molles. D’abord confondue avec la maladie de Teschen et la PPC (peste porcine classique), autres maladies contagieuses du porc présentes à Madagascar depuis plusieurs décennies, la PPA sévit actuellement dans différentes régions de Madagascar sous une forme enzootique.

Les suidés sauvages présentent un réel risque pour l’élevage porcin et la santé publique en tant que réservoir potentiel de différents pathogènes, y compris la peste porcine africaine (PPA) et la peste porcine classique (PPC). La transmission du virus de la PPA des potamochères aux porcs domestiques n’a pas encore été prouvée à Madagascar.

Dans ce contexte, l’objectif principal est de mettre en relation l’intensité spatio-temporelle des interactions entre les potamochères et les porcs domestiques et l’impact de cet aspect sur la circulation de pathogènes.