Claire Tessier

Sujet : Dynamique d'infection et facteurs de risque associés à Salmonella spp. dans la filière porcine : l'exemple de l'île de La Réunion

Salmonella est une bactérie zoonotique qui représente un problème majeur de santé publique. Le porc est identifié comme l’un des principaux réservoirs de Salmonella. Pour la filière porcine, cet agent pathogène implique des enjeux d’ordre sanitaires, environnementaux, réglementaires, économiques et commerciaux. L’objectif de ces travaux de recherche était d’identifier les mesures prioritaires à mettre en place afin de limiter la présence de Salmonella dans la filière porcine réunionnaise.

Près de 80% des élevages de porcs investigués étaient infectés par Salmonella en fin d’engraissement. Cette infection asymptomatique est associée à plusieurs facteurs de risque notamment les conditions géo-climatiques telles que l’altitude et la pluviométrie, la production de volailles sur le site, la taille de l’élevage ainsi que la présence de salmonelles dans les salles avant l’entrée du lot. Le suivi longitudinal a d’ailleurs mis en évidence que les salmonelles résiduelles environnementales étaient la principale source d’infection, que ce soit pendant l’élevage, le transport et l’attente. Ces résultats soulignent l’importance d’améliorer l’efficacité des protocoles de nettoyage et de désinfection mis en place au sein des bâtiments d’élevage, des véhicules de transport et des salles d’attente. La faune sauvage semble également impliquée dans l’épidémiologie de Salmonella dans la filière porcine, puisque qu’une forte similarité génétique a été observée entre les souches isolées de rongeurs et de cafards et celles isolées des porcs. Par ailleurs, nos travaux ont également mis en évidence une prévalence en Salmonella de 16,5% dans les saucisses à base de porc ce qui démontre que Salmonella dans la filière porcine peut représenter un risque pour la santé humaine à La Réunion.

Ces travaux de recherche démontrent la nécessité d’agir aux différents maillons de la filière porcine. En outre, une lutte globale doit être envisagée, incluant les professionnels des différentes filières animales mais également, les industriels, les services vétérinaires et les pouvoirs publics.