Nouvelle publication : Une révolution dans la lutte contre les maladies transmises par les moustiques grâce à la technique de l’insecte stérile ?

Une nouvelle découverte pourrait changer la donne dans la prévention des maladies véhiculées par les moustiques, grâce à la technique de l'insecte stérile (TIS). De nouveaux résultats concernant l’impact de cette technique sur les moustiques vecteurs des virus de la dengue, du chikungunya et du Zika, Aedes albopictus et Aedes aegypti, viennent d’être publiés dans Nature Communications.

Résumé

La technique de l'insecte stérile (TIS) représente une méthode innovante pour combattre les moustiques vecteurs. En inondant les populations de moustiques avec des moustiques mâles stériles, la TIS vise à réduire, voire éliminer, les populations de moustiques femelles sauvages.

Cette étude originale démontre que la libération massive de moustiques mâles stériles pourrait avoir des effets immédiats sur la population de moustiques femelles et réduire la transmission de virus. En effet, ces travaux de recherche réalisés en laboratoire et sur le terrain ont révélé que des ratios élevés de mâles stériles par rapport aux femelles sauvages chez les 2 espèces vectrices majeures, Ae.albopictus et Ae.aegypti, entraînent une diminution de la longévité des femelles ainsi que leur capacité à se nourrir et à piquer. Les essais menés ont montré une réduction significative du taux de piqûres et de la densité des moustiques.

En effet, lors d’un essai mené sur le terrain dans une zone de 1,17 hectares en Chine, les piqûres de moustiques femelles ont diminué de 80 % et la densité des moustiques femelles a également diminué de 40 %, sans avoir eu besoin de rendre les femelles stériles. Cette réduction a été permise grâce à la présence d'essaims de moustiques mâles sauvages stériles près des humains, agissant comme une barrière protectrice en cherchant à s'accoupler avec les femelles attirées par les hôtes.

La TIS, en se révélant être une arme doublement efficace, va entraîner une diminution de la fertilité des populations de moustiques et une réduction de la transmission des virus transmis par ces moustiques. Cette technique pourrait constituer ainsi une approche décisive dans la lutte contre les arboviroses telles que la dengue, le chikungunya et le Zika.

Publiée : 04/04/2024